
Mêlant le cuir de poisson et de vache, les confections de Marie Hervé ne manquent pas d’originalité. La communauté de communes (Patrick Leclerc, président, en arrière-plan) contribue à son accueil en centre-ville en prenant la moitié du loyer commercial à sa charge. (Yann Le Gall)
Marie Hervé a ouvert, mercredi, son atelier-vente de maroquinerie, rue de la Fontaine-Blanche. C’est le premier commerce à l’essai soutenu par la communauté de communes. Avec ses créations en cuir de poisson, elle peut s’ancrer durablement.
Marie Hervé aime les défis et l’originalité. Précédemment salariée dans un labo de recherche agronomique, elle a complètement changé de cap professionnel. Après dix mois de formation à Cholet (Maine-et-Loire), la voilà armée pour vivre de sa passion : la maroquinerie. Sous une couture étonnante. En mode cuir de poisson. « Je travaille les peaux de saumon et d’esturgeon. Ils proviennent d’élevages, destinés à la consommation. Donc, pas de déchet », souligne cette femme de 37 ans attachée à l’éthique : « Les peaux sont tannées au naturel (en Allemagne), à partir de plantes ».
Pièces uniques
Rien ne se perd chez Marie Hervé. Tout se crée et se transforme. À partir de sa matière première halieutique originale ou de cuir de vache plus classique, la maroquinière donne forme à des sacs à main, des ceintures, des porte-monnaie originaux. Des bijoux aussi. Ses modèles de base peuvent se customiser au choix, relativement vaste, du client, confinant à chaque production un aspect de pièce unique.
Marie Hervé travaille sur commande. Il faut compter une semaine pour la réalisation d’un sac à main. Les tarifs pourront paraître élevés (450 € le sac à main, 85 € le porte-monnaie). Mais c’est le prix d’un grand soin à l’œuvre. Aisé à vérifier. Son atelier ne se cache pas des regards. Au contraire. Des machines pour lisser, découper, assembler, coudre, une grande table, toute la panoplie technique de la confection se déploie dans la boutique dont la décoration, reflétant la lumière, a été l’affaire de la famille. Ça aide, un père menuisier.
La collectivité prend à sa charge la moitié du loyer commercial. Pendant un an. Avec l’objectif de permettre à l’activité de prendre son envol.
Premier commerce landernéen à l’essai
Marie Hervé n’a pas frayé son chemin jusqu’au 36 rue de la Fontaine-Blanche par hasard. Stratégiquement bien situé, non loin du Fonds Leclerc et de ses visiteurs friands de créations originales, l’emplacement, vide depuis quelques mois, avait également attiré l’attention de la communauté de communes, en quête d’une première application de sa nouvelle formule de commerce à l’essai. « La collectivité prend à sa charge la moitié du loyer commercial. Pendant un an. Avec l’objectif de permettre à l’activité de prendre son envol », explique Patrick Leclerc.
Renforcement des centralités
Le principe ne s’applique qu’en hypercentre, à Landerneau, et dans les bourgs des autres communes adhérentes de la CCPLD. Dans une optique de renforcement des centralités. La collectivité accompagne seulement les installations de commerces, pas de services. Deux demandes de soutien ont d’ailleurs essuyé un refus à Landerneau. Mais pas à Saint-Divy où une boulangerie a reçu un coup de pouce au démarrage. De même qu’à La Forest-Landerneau s’agissant d’un restaurant et à Irvillac pour une autre activité. Dans ces communes, le commerce à l’essai prend la tournure d’une prise en charge de la moitié des travaux d’installation.
Pratique
Marie Hervé Bretagne, 36, rue de la Fontaine-Blanche, tél. 06 27 15 11 36 ; courriel, marieherve.maroquinerie@gmail.com. Ouverture à la clientèle le lundi (à partir du 29 octobre), de 14 h à 19 h, mardi, de 10 h à 18 h, mercredi, de 11 h à 18 h, vendredi et samedi, de 10 h à 19 h, dimanche, de 14 h 30 à 18 h.
Yann le Gall, Télégramme 28/09/2018